Après une chute impressionnante de la filière café-cacao, c’est dans un élan dynamique que les autorités gabonaises entendent bien remonter la pente pour une production plus fructueuse.
Manifestement, les autorités du Gabon envisagent rehausser la production de café et de cacao, pilier de développement durable du pays. Pour y parvenir, il s’agira d’inciter la population à s’intéresser à la culture de ces derniers, mettre en place des programmes d’accompagnement des différents acteurs de production, aussi bien qu’élaborer des stratégies pour favoriser une consommation locale accrue. Dans cette initiative, la Direction Générale des caisses de stabilisation et de péréquation au Gabon, connu sous le nom de CAISTAB, acteur majeur des filières café, cacao et hydrocarbures du Gabon dirigée par Ismaël GNAMALENGOUNGOU, a pour objectif de viser les 10.000 tonnes de café marchand et 3000 tonnes de cacao marchand d’ici 2025, sachant qu’en 2023 la plage de prix de détail en Franc CFA BEAC pour le café est comprise entre XAF 6,677 et XAF 10,319 par kilogramme et le prix de gros est compris entre US$ 7,48 et US$11,56 par kilogramme. Notons qu’entre 1970 et 2015, la production de cacao fragilisée est passée de 6000 tonnes à 53 tonnes. Avec pour activité l’optimisation, l’exportation, les réalisations ainsi que la relance de la filière café-cacao.
La CAISTAB d’investir sur la restauration des plantations abandonnées et la formation d’une génération de cultivateurs, jeune entrepreneur café cacao (JECCA), lancé en 2017, visant à la formation de 250 jeunes exploitants à la culture du café et du cacao et s’inscrivant dans la production du café made in Gabon : « le café Alanga, en plus du prix d’or du café gourmet 100% Robusta en 2018 en France.
En dépit des dispositions prises par la CAISTAB, il n’en demeure pas moins que la production rencontre encore des difficultés soit une faible rentabilité, vieillissement de la main d’œuvre et des plantations. La CAISTAB, est un vecteur de cette relance avec la réhabilitation des vieilles exploitations abandonnées et la création de nouvelles dans l’optique d’un accroissement de la production et de la vente. Pour ce faire, un remaniement d’envergure est nécessaire pour une production marquante. Devant le Gabon, des concurrents redoutables dans la production de café et de cacao. Dans la foulée, la Cote d’ivoire, premier producteur mondial de cacao avec plus de 40% de l’offre mondiale depuis plus d’une décennie ; et occupe le 4ème rang des pays africains producteurs de café derrière l’Ethiopie en produisant près de 1,3 millions de sacs de 60kg de grains de café pour 2023/2024. La production de cacao est estimée à environ 2.100.000 tonnes. Le cacao demeure le premier produit d’exportation du pays, représentant environ 50% des recettes d’exportation et participe à hauteur de 20% du PIB national. Le conseil café-cacao est l’organe chargé par l’état ivoirien de la régulation, de la stabilisation et du développement de la filière du café et du cacao en Côte d’Ivoire, sous la direction de Yves BRAHIMA KONE. Sur un marché marqué par l’inflation et une récession, le plus grand producteur mondial de cacao, malgré sa position dominante sur le marché, ce pays qui a produit en 2022, 2,4 millions de tonnes de cacao a dû resserrer son offre cette année 2023 pour cause d’un climat désavantageux à la production avec de fortes pluies, dont ses ventes pour 2023- 2024 ont chuté de 1,3 millions de tonnes. Un bilan inquiétant pour le géant de la filière café-cacao en Afrique au profit des pays moins productifs comme le Gabon qui s’annonce.
Compte tenu du challenge que s’est lancé la CAISTAB, Le Gabon peut éventuellement réaliser son ambition de devenir l’un des plus gros producteurs de la filière café-cacao. Et Pour ce faire, un retour à la terre à travers une véritable révolution agricole s’impose, la vision productive nouvelle qui caractérise la filière café-cacao ne peut être dissociée d’une vision sociale avec un impact réel sur la création d’emploi et l’augmentation des revenus, donc sur la réduction de la pauvreté. C’est en effet pour le Gabon, une occasion de se remettre dans la course à la production de café et de cacao à l’instar des pays concurrents.
Marie Céline G.A
Vive la diversification de l’économie gabonaise