Ces dernières semaines, les cours du cacao ont augmenté autour de 1 845 000 Francs CFA, soit 2812,5 € /3000$ ou bien  2 300 £  la tonne  respectivement à New York et Londres. Ces niveaux sont les plus élevés depuis sept ans. Pour éclairer cette tendance, l’Organisation internationale du cacao a publié fin juin dernier, un rapport mensuel sur la situation du marché mondial que lecommercial24 a tenu de partager avec ses lecteurs…

D’après l’Icco (Organisation International du Cacao), plusieurs éléments ont contribué à l’augmentation des cours du cacao ces dernières semaines. Il s’agit essentiellement de facteurs d’origine météorologique. Avec les récentes inondations qui ont touché notamment la Côte d’Ivoire, des craintes émergent sur la qualité des fèves et la taille de la production de la petite traite qui s’achève en septembre.

A ces inquiétudes s’ajoute le phénomène climatique El Niño, dont l’occurrence durant le second semestre de cette année fait naître de nombreuses incertitudes sur différents marchés agricoles. En Afrique de l’Ouest, celui-ci pourrait entraîner des conditions sèches dont l’intensité affectera la production dans les principaux bassins cacaoyers.   

Au-delà de la météo, l’Icco souligne que d’autres facteurs comme le prix élevé des engrais pourraient aussi affecter l’usage des intrants et affecter les rendements. Même si le niveau moyen de l’indice des engrais atteint en mai est presque deux fois moins élevé que celui de l’année dernière à la même période, le cartel indique qu’on est encore loin de la situation de 2019.

Il faut noter que le cartel avait revu à la hausse au début du mois de juin ses estimations concernant le déficit de l’offre pour la campagne en cours, de 60 000 tonnes à 142 000 tonnes.

Alors que l’Icco n’avance pas des prévisions concernant la durée de la hausse des prix, l’organisation estime que le gain au niveau des prix entretenu par les incertitudes du côté de l’offre pourrait être limité par une demande plus atone.

En effet, avec la hausse des prix d’autres ingrédients comme le sucre (qui a atteint son plus haut niveau depuis 11 ans en avril dernier) et l’inflation, les confiseurs pourraient connaître un ralentissement dans leurs activités de fabrication avec des hausses probables des prix des produits par les compagnies.

Globalement, l’Icco reste encore prudente sur les dynamiques aussi bien du côté de la demande et s’en remet aux industriels. « Les futurs rapports des compagnies majeures de l’industrie de la confiserie et les données de broyage des associations régionales pourraient fournir plus d’éclaircissements sur l’évolution de la demande », indique-t-elle. Raisons pour laquelle les bourses achètent en anticipation les cabosses de cacao afin de ne pas impacter leurs coûts à l’idée surtout que cette nouvelle hausse de prix ne soit pris en considération par les exploitants. Sur les marchés à terme, le cacao s’achète aux prix forts . A Londres, les cours de l’or brun ont flambé à 23%.

« La Côte d’Ivoire et la Ghana sont les plus gros producteurs de cacao. Seulement, les planteurs ne perçoivent que 6 % des 100 milliards de dollars du marché…Ils pourraient faire les prix du marché, surtout s’ils s’alliaient avec les autres producteurs importants, comme l’Équateur, le Cameroun et le Nigeria, mais il y a un manque de volonté politique réelle », estime un expert sous couvert d’anonymat.

Abidjan et Accra ont commencé à collaborer véritablement depuis l’an dernier seulement. Ils ont obtenu des multinationales du cacao et du chocolat comme Nestlé ‘une prime’, appelée Différentiel de Revenu Décent (DRD), de 400 dollars par tonne de cacao, appliquée à partir de la campagne 2020-21, qui a débuté en octobre.Elle s’est traduite par une augmentation de plus de 20 % du prix payé aux planteurs en Côte d’Ivoire, à 1.000 francs CFA (1,52 euro) le kilo mais qui sera fortement impacté par cette croissance en 2023.

De plus, pour la première fois depuis des années, les deux pays voisins d’Afrique de l’Ouest ont aligné leurs prix, pour éviter les trafics, qui étaient monnaie courante, entre la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial avec plus de 40 % du marché, et le Ghana, deuxième avec plus de 20 %.Mais sur les deux grands marchés de négoce du cacao, Londres et New York, les prix restent bloqués sous les 3.000 dollars la tonne depuis plus de quatre ans.

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