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L’Afrique devra avoir besoin d’environ 125 à 180 milliards de dollars par an pour investir en infrastructures à en croire les experts de la finance mondiale. Or, les pays Africains ont du mal à générer assez de recettes intérieures et attirent très peu d’investissements directs étrangers.

Afin de répondre à leurs besoins de financement, nombreux États du continent se sont appuyés principalement sur l’aide et les prêts des institutions multilatérales comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) et des créanciers bilatéraux formant le Club de Paris. Mais la composition de la dette africaine est en train de changer. Aujourd’hui, une part considérable est détenue par des banques privées, des obligataires et de bailleurs de fonds publics non membres du Club de Paris, notamment la Chine.

D’après les statistiques de la Banque africaine de développement, l’assiette de l’endettement bilatérale détenue essentiellement par des créanciers de la FED, la BCE et autres Banques Centrales pays développés aurait représenté 52 % de l’encours total de la dette extérieure africaine en 2000. Ce chiffre est tombé à 27 % en 2019 pendant la Covid. En revanche, la part des créanciers commerciaux obligataires et banques commerciales avait plus que doublé sur la même période, passant de 17 % en 2000 à 40 % en 2019.

En 2020, quelque 21 pays africains avaient émis des euro-obligations (Eurobonds) évalués à plus de 155 milliards de dollars, alors que trois seulement avaient eu recours à des créanciers commerciaux en 2001. Cette évolution a montré que les pays d’Afrique avaient de plus en plus accès aux marchés internationaux de capitaux. 

Graphique 1 : Les cinq principaux créanciers extérieurs de l’Afrique, 2019Source : auteur, à partir des données de la Banque africaine de développement

Source : Des données de la Banque Africaine de Développement

Les faibles niveaux d’endettement consécutifs au programme d’allégement de la dette des pays pauvres très endettés (PPTE) en ce début de deuxième semestre de l’année 2022 ne pourra pas améliorer la gestion macroéconomique de nos États africains. Cette situation, conjuguée à la crise économique mondiale soutenue sans doute par la tension entre L’ukraine et la Russie, donne à beaucoups de pays africains la crainte nécessaire pour envisager de nouvelles sources de financement. Déjà les taux directeurs des banques centrales américaine et européenne sur les marchés du ménage, de l’investissement et de la consommation vont entraîner une récession à la suite d’une inflation qui frappe de plein pied l’économie mondiale. La recherche de rendements par les investisseurs étrangers suite aux faibles rendements historiques dans les pays de notre continent pourrait également jouer un rôle qui va plomber nos économies. A l’exemple du Gabon dont parmi les 5 pays producteurs de pétrole sur 6, producteur du manganèse et du bois pourrait voir un gain en plus valu grâce à un marketing exploité à partir du Dollar US qui a gagné 15% sur l’Euro. Ainsi pourrait atteindre la barre des 400 milliards en estimation.  

L’accès aux marchés internationaux de capitaux présente de nombreuses opportunités pour l’Afrique si elle est active, productive et dispose de sa propre monnaie économique pour contribuer à la dynamique diversifiée de son marché libre intérieur continental. Mais le manque de sources de financement rendrait les pays moins dépendants d’eux même, et l’aide et les prêts multilatéraux et bilatéraux pour financer leurs dépenses et leurs investissements ne feront qu’alourdir leurs dettes vis-à-vis des instances de financement. De fait, ces prêts sont assortis de conditions strictes, ce qui est rarement le cas de la dette commerciale.

Des voix s’élèvent pour dénoncer les conditionnalités attachées aux financements de la Banque mondiale et du FMI. Accusées de souvent accentuer le chômage, la pauvreté et les inégalités de revenus, elles empêcheraient ainsi un développement durable. Beaucoup de prêts bilatéraux, notamment de la Chine, sont aussi assortis de garanties exigeant la cession d’actifs stratégiques en cas de défaut de paiement.

Selon notre analyse, trois solutions se montrent:

– Les pays africains devraient produire en optimisant la création d’entreprise et de transformation afin pour l’existence d’un marché réel du travail.

– Les pays africains devraient développer la création des réserves afin d’éviter des potentielles spéculations du marché de la consommation sur le continent.

– Les Etats africains devraient opter pour une dynamique économique commune appuyée par une monnaie dynamique et souveraine.

Ces réponses pour l’Afrique peuvent limiter la casse sur le marché financier international en l’éviter de se mettre aux besoins de l’endettement et favoriser ses réserves d’intérêt.

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