Le Gabon importe et exporte des produits divers notamment ceux faisant partie des vingt-cinq produits les plus dynamiques dans le commerce mondial du point de vue de la croissance des exportations en valeur. Notre rédaction regroupe dans cette observation, les différents produits en quatre (4) grandes catégories à savoir :
Produits alimentaires, produits agricoles, produits pétroliers et miniers et produits transformés dont les machineries et équipements de transport, les produits chimiques, le fer et acier, les vêtements et les textiles.
Il est commode d’étudier ces produits et de les classer en deux groupes. D’une part les produits phares, ceux qui s’exportent et s’importent beaucoup. D’autre part, les produits complémentaires ceux qui le sont moins.
En étudiant les importations gabonaises sur une période de 42 ans (1962-2004), il ressort que les produits les plus importés au Gabon sont les produits manufacturés. Parmi ces derniers, les machineries et équipements de transport occupent la première place, suivis des produits chimiques. Le fer et l’acier viennent en troisième position. Les textiles et les vêtements partagent respectivement la quatrième et la cinquième place.
Cette hiérarchisation des produits importés au Gabon, montre que de 1980 à 2006, les produits manufacturés ont représenté globalement 76,5 % des importations, les produits agricoles 19,2 % et les produits pétroliers et miniers 4,2 %.
Dans le groupe des produits transformés, le leader reste les machineries et équipements de transport qui représentent 47,6 % des importations des produits manufacturés encore effectif aujourd’hui, suivis des produits chimiques pour 11 %, le fer et l’acier représentent 5,2 %, enfin les textiles et les vêtements sont à 1 % chacun, les plus faibles.
Les importations des produits manufacturés dans l’ensemble et des produits pétroliers, présentent des TREND légèrement décroissant avec des coefficients directeurs (a=-0,073 et a=-0,014). Cela montre que le Gabon tente d’amorcer une possible inversion de la tendance en réduisant ses importations des produits pétroliers et des produits manufacturés.
L’étude de la tendance des importations des produits manufacturés uniquement n’est pas suffisante pour conclure à l’existence d’une industrie embryonnaire. Il faut également étudier la structure des exportations.
Les échanges commerciaux du Gabon avec le reste du monde mettent globalement en évidence une balance commerciale excédentaire de 2009 à 2025. Cela montre que le Gabon n’a pas vraiment de difficulté à compenser ses besoins en importations malgré les perturbations liées à la parution du Covid-19. Bien que cette balance commerciale soit globalement favorable, il n’en demeure pas moins qu’en explorant en détail la structure de sa composition, nous fait constater que les balances commerciales des produits alimentaires et manufacturés sont déficitaires. Cela montre que le Gabon reste encore et toujours tributaire de l’extérieur pour ces deux catégories de produits.
Ce déficit de la balance commerciale des produits manufacturés, présente une tendance décroissante comme avant l’ère de l’émergence (1960-2005) ce qui montre que la politique de la diversification par l’industrialisation de substitution aux importations a aussi échoué au Gabon. Cela reste un enjeu pour le Gabon, d’implanter un vrai tissu industriel pour transformer localement les produits primaires. Ce constat d’échec doit être motivé et soutenu par une opportunité pour développer à l’horizon 2025-2050 une véritable industrie de transformation locale basée sur les terroirs, c’est-à-dire fixée sur les cantons dans chaque province. En effet, cela mettra en évidence les opportunités en matière d’investissements directs étrangers dans le domaine de la transformation des matières premières et en produits transformés.
Une étude sur les tendances des investissements étrangers au Gabon est de ce fait justifiée. Les IDE au Gabon avaient évolué en dents de scie mais positivement dans les années 1970 à 1989, avec l’arrivée des entreprises du secteur pétrolier en majorité. Or que la période 2009 à 2016 a été marquée par une baisse brutale des investissements directs étrangers globalement, enregistrant par contre plusieurs départs. Cependant, depuis maintenant, nous observons une tendance au redémarrage des IDE arrivant au Gabon sous la forme prospective. Mais, cette tendance présente une évolution relativement lente et reste à un niveau très faible. Le Gabon ne fait pas exception à la crise mondiale qui a une tendance à la réduction des IDE. Alors que le pays présente des atouts indéniables pour les attirer.
Le produit intérieur brut (PIB) par tête du Gabon montre une progression qui a été multipliée par 5,6 entre 2009 à 2016 et une régression entre 2017 et 2020 qui a été divisée par 2. Le PIB par tête du Gabon présente une tendance globalement croissante et il est estimé à l’horizon 2030 à 5500 $ US qui était le niveau du pays entre 1977 et 1978, période florissante.
Le Gabon doit montrer une économie plus exportatrice. Dès 2025, l’économie devrait s’ouvrir plus pour l’exportation. Telle que maintenant, vue le degré d’ouverture de l’économie gabonaise à l’exportation devra prendre le dessus sur les importations. La tendance globale du degré d’ouverture de l’économie qui devrait plus tourner vers une économie exportatrice. La tendance globale du degré d’ouverture de l’économie à l’importation passerait à la
décroissance malgré la dégradation tendancielle des termes de l’échange net dans le temps, ils restent encore globalement favorables (supérieurs à 100) pour les exportations du Gabon. A partir de 2022, les termes de l’échange net croissent. Ce qui est favorable aux exportations et par ricochet favorable aux investissements directs étrangers. Un autre indicateur important est la consommation privée. Elle est globalement décroissante de 2020 à 2024 à cause de la courbe du chômage et des réductions, blocages salariaux sans oublier la croissance des coûts sur les marchés. Malheureusement les investissements privés décroissent fortement. L’impact de la consommation sur le PIB gabonais reste aussi plus important que celui des investissements privés et la petite taille du marché gabonais, peut être perçue comme un handicap pour soutenir la croissance d’où la nécessité de s’ouvrir sur l’espace CEEAC en misant sur la qualité. Une firme préférera venir investir au Gabon qu’exporter, d’une part, en se basant sur les coûts qu’elle peut réduire notamment les coûts de transport, d’autre part, en se basant sur les avantages comparés qu’offre le pays dans ses zones de libre-échange privilégiée.