L’arrivée du Comité de la Transition pour la Restauration des Institutions au pouvoir a suscité l’espoir dans le cœur des gabonais. Le CTRI par le canal de son Président a pris l’engagement d’apporter plusieurs réformes sur les plans institutionnels, économiques et sociaux, d’après Louis Paul MODOSS.

Nous sommes à la veille des un an du CTRI, c’est l’occasion pour nous de dresser un bilan sur les différentes mesures prises par les autorités de Transition, notamment sur le plan socio-économique. En 11 mois, nous avons pu constater divers chantiers et réformes initiés par ces autorités. On peut citer entre autres, la relance économique, l’amélioration des initiatives sociales et le lancement de plusieurs travaux dans le domaine des infrastructures.

Ce bilan s’appuie essentiellement sur 3 points, les réformes et mesures prises dans le service public,  les initiatives socio-économiques, et les perspectives sur les deux prochaines années.

1) Réformes et mesures prises

Le CTRI a initié plusieurs mesures et réformes qui ont porté des effets positifs dans le service Public, à savoir:

– la revalorisation des indemnités des auxiliaires de commandement;

– l’octroie de 1000 postes budgétaires et 200 autres aux personnels du Ministère de la santé;

– la création de 1000 postes budgétaires pour les enseignants;

– l’octroie de 500 postes budgétaires aux personnels des médias publics;

– la revalorisation de la subvention de la presse de 200 à 500 millions;

– la création de 200 postes budgétaires au sein du Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche;

– l’ouverture de 300 postes budgétaires dans le secteur de l’habitat et de l’urbanisme pour le développement national;

– le nouveau système de rémunération des agents publics qui a entraîné au paiement des pensions à 26.313 retraités pour un montant de 1,5 milliards FCFA.

On dénombre, 29.513 gabonais qui ont bénéficié d’une régularisation de leur situation en 11 mois.

Si ces réformes ont permis de régulariser les situations des agents Publics et d’améliorer le cadre de fonctionnement, les points les plus essentiels sont axés sur le cadre socio-économique. Dans ce domaine on enregistre environ plus de 20 actions réalisées.

2) Initiatives socio-économiques

Sur le plan économique les grandes réformes s’articulent autour des infrastructures, des projets d’investissement dans les secteurs clés et des mesures en faveur de l’initiative privée.

On note à ce jour:

Infrastructures:

– le lancement des travaux de Libreville 2, une ville ultra moderne, située en périphérie de Libreville plus précisément à Andem;

– construction et réhabilitation en cours de 600 kilomètres de routes sur l’ensemble du territoire: route en béton, routes bitumées,routes non revêtues;

– construction d’une cité administrative pour doter l’administration publique d’infrastructures susceptibles d’améliorer son fonctionnement, et de réduire les charges locatives des baux administratifs de l’État estimés à 40 milliards FCFA;

– le lancement de la construction de 300 forages d’eau dont plusieurs ont déjà été réalisés et d’autres sont en cours de réalisation;

– la réhabilitation de la station d’eau de Ntoum, et modernisation de la station d’eau d’Owendo.

Réformes:

– réserver les marchés publics inférieurs ou égal à 150 millions FCFA aux PME gabonaise;

– élargissement de l’âge limite d’importation de véhicules de 5 à 8 ans, et fixation de l’âge limite d’importation des motocyclettes à 12 mois ;

– la subvention des produits de matériaux de construction essentiels, en vue de réduire les coûts d’acquisition des biens immobiliers.

Dans le cadre de la gestion et de la finance, le Gabon a connu des améliorations à travers:

– la mise à disposition d’un chèque de 7 milliards FCFA par province pour la réalisation des projets rapides;

– le remboursement de la dette publique à hauteur de 884 milliards FCFA en 8 mois, il faudrait rappeler que le pays fait face à un niveau d’endettement élevé qui étrangle l’économie. Ce niveau d’endettement est imputable au régime déchu, coupable de la non publication des véritables informations relatives aux proportions réelles de la créance globale du pays ;

– la task force de la dette intérieure qui a permis à l’État de mobiliser 100 milliards FCFA;

– la restauration des journées comptables afin d’ améliorer la planification financière et la budgétisation de l’État;

– le rachat de 35% des parts de Cecagadis;

– le rachat historique des actifs d’Assala Énergy qui est le deuxième producteur de pétrole au niveau national.

En matière de transport, le pays s’est doté d’une compagnie aérienne nationale, dénommée Fly Gabon Holding, il faudrait rappeler que le Gabon a fait 18 ans sans compagnie aérienne nationale, après la fermeture d’Air Gabon en 2006.

En ce qui concerne les accords avec les partenaires étrangers, le gouvernement a réussi à mobiliser plus de 739 milliards de FCFA lors du forum économique France-Gabon, des fonds qui seront dédiés aux projets d’investissements dans les secteurs transports, infrastructures, et industriels.

En 11 mois, il y a également eu certaines mesures dans les secteurs éducation et santé qui représentent les points clés du développement.

Sur le plan éducatif, on observe:

– la gratuité des frais d’inscription scolaire pour 2023-2024 en faveur de plus de 200.000 élèves;

– le rétablissement des bourses au secondaire;

– la réhabilitation de l’école primaire de Lalala, la rénovation et l’extension des Lycée national Léon MBA, Lycée Paul Indjendjet Gondjout, et lycée de l’excellence;

– la réfection et la modernisation des: université Omar Bongo, université des sciences techniques de Massuku et université des sciences de la santé;

– lancement des travaux de l’université de Mouila.

Sur le plan sanitaire, on peut citer:

– la rénovation complète des pavillons et des nouveaux équipements médicaux dans plusieurs structures hospitalières;

– le Lancement des travaux d’un hôpital moderne situé dans la périphérie de Libreville;

– la réhabilitation des centres de santé de Mitzic et d’Akienie ;

– les caravanes médicales militaires à travers les 9 provinces.

Les différents projets initiés sur le plan socio-économique vont connaître une amélioration significative à travers le plan national de développement pour la transition (PNDT).

3) Perspectives socio-économiques à travers le PNDT

Le plan national de développement pour

 la transition (PNDT) s’inscrit sur la période de 2024 à 2026.

L’ État compte investir 3000 milliards de F CFA pour la réalisation de 288 projets, des projets allant de la construction des ponts dans tout le Gabon à la réhabilitation de bâtiments administratifs.

Ce plan s’articule en cinq piliers destinés à favoriser l’inclusion économique et sociale. 

Le premier pilier repose sur le développement des infrastructures stratégiques à travers l’adoption d’un programme de modernisation des routes nationales, l’intensification de la stratégie de diversification économique grâce au développement de l’industrie du bois, l’organisation de l’artisanat minier ainsi qu’une exploitation du fer de Baniaka et du gisement de Belinga. 

L’industrialisation de la filière thonière constitue le 2eme pilier.

 Le troisième pilier dont le principal objectif est de favoriser l’accès universel à une éducation de qualité et inclusive dans des conditions de sécurité pour tous.

 Le quatrième pilier entend renforcer la durabilité environnementale ainsi que la résilience aux changements climatiques.

Le cinquième pilier est axé sur la réforme des institutions, ce Plan national de développement apparaît comme un référentiel de développement sur lequel sera basée la trajectoire que le pays compte emprunter pour les trois prochaines années.

En somme, en 11 mois les autorités de transition ont pu réaliser plus de 30 projets clés au profit de plus de 300.000 gabonais dans le secteur Public, au niveau macro et micro économique, dans le domaine de l’éducation et de la santé, et en matière de développement des infrastructures.

Si ces initiatives sont à féliciter, il n’en demeure pas moins vrai que certaines problématiques majeures sont toujours d’actualité. Parmi lesquelles la question sur le chômage des jeunes a un taux de 40%. L’octroi des postes budgétaires dans les secteurs éducation, santé, agriculture et habitat a permis à 19500 gabonais d’avoir accès à un emploi, ce qui est non négligeable, mais qui ne répond pas de façon proportionnelle à la problématique sur le chômage. De plus, comme autre point marquant, nous évoquons la question sur la formation au niveau structurel et fonctionnel qui n’offre pas un cadre favorable aux apprenants, ajouter à celà l’inadéquation formation emploi; et enfin la défaillance d’infrastructures.

Dans le but de remédier à ces faits, nous préconisons que les autorités de transition s’engagent davantage à résoudre la question sur le chômage des jeunes au Gabon, tout d’abord par un accroissement des investissements dans le secteur éducation: formation technique et professionnelle, et enseignement général.

 Ensuite, améliorer le climat des affaires en vue de favoriser les investissements directs étrangers, réduire les taux de crédits aux entreprises dans l’optique d’accroître les ressources humaines, et surtout favoriser l’entrepreneuriat local en facilitant l’accès aux crédits à ces entrepreneurs.

Pour ce qui est des infrastructures, les autorités doivent accélérer la réhabilitation et la construction des routes sur l’ensemble du territoire, afin de faciliter la circulation des personnes et des biens, cette transformation aura pour levier: le développement de la production agricole locale, aussi doter les Zones rurales d’accès à l’énergie et à l’eau potable, renforcer et moderniser les établissements scolaires et de santé dans ces zones.

En un an de gouvernance, nous estimons que le bilan du CTRI est satisfaisant sur le plan socio-économique, en analysant les mesures quantitatives et qualitatives illustrées dans cet article. Ainsi donc nous encourageons le CTRI à répondre de façon urgente aux attentes des gabonais dans les secteurs prioritaires.

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