Après que la catégorie parfum a été croissante en 2021 pour la beauté haut de gamme, enregistrant dans les réseaux réservés une hausse de ses ventes de 11% par rapport à 2020 selon NPD. Les raisons de ce succès ont été dues au plaisir retrouvé de se parfumer et d’offrir des parfums après des mois de confinement au sortir de la période Covid-19. Mais si le marché a retrouvé des couleurs en 2021, il n’échappe pas à l’inflation. Car la hausse des coûts des transports et de l’énergie, en plus des matières premières et des packagings: c’est toute la chaîne de valeur qui est impactée par l’augmentation du prix.
Expert de l’approvisionnement au sein de la célèbre maison de composition japonaise Takasago, Stéphane Zwaans, homme de terrain et un fin connaisseur du marché des matières premières pour l’industrie des arômes et parfums. Cet analyste de la situation précise que le marché de la parfumerie est une industrie qui se porte plutôt bien, et que l’envolée des prix est aussi conjoncturelle : « Il y a l’effet accordéon et redémarrage post-Covid. 8 milliards de personnes vivent sur terre et ont des besoins. La demande a été ralentie pendant deux ans et elle reprend soudainement« , indique-t-il à notre correspondant.
On note aussi que la hausse de la demande, selon Philippe Benacin le PDG de la spécialiste française des parfums sous licence Interparfums, l’a aussi évoquée le 1er mars dernier lors de la publication des résultats 2021 du groupe. Cette hausse de la demande mondiale se traduirait notamment par un embouteillage sur les lignes de production.
Des fournisseurs débordés par la reprise de la demande
« Chez certains des fournisseurs partenaires, il n’y a plus aucun achat possible sur l’année 2022. C’est notamment compliqué chez les fournisseurs de pompes, de verrerie… les agendas sont pleins. La seule façon d’avoir une place au planning, c’est un désistement. De notre côté, nous avons passé 100 millions de commandes sur le premier trimestre 2023. C’est une façon de faire un peu à l’aveugle« , explique sans détour Philippe Benacin.
Si Interparfums a opéré au 1er février 2022, une hausse de ses prix de 4 à 5%, cela ne compenserait pas l’envolée des coûts, la hausse du prix des matières premières étant très erratique, de 1 à 40% selon les matériaux toujours Philippe Benacin dans ses propos. Ce groupe cependant a réalisé en 2021 un chiffre d’affaire de 560,8 millions d’euro soit près de 368 Milliards de Francs CFA
Synthétiques ou naturelles, les matières premières affichent des prix à la hausse
Du côté des matières premières, la hausse est due à celle du coût des transports qui connaît une forte augmentation, mais aussi à des problèmes météorologiques. Le citrus a par exemple subi les assauts des insectes.
Les matières de synthèse ne font pas exception à cette inflation des coûts. « Souvent les usines de chimie ont une part de business liée à l’activité parfum très faible, donc, vu la situation, ils privilégient d’autres secteurs avec de plus forts volumes« , point de vue de Maxime Garcia-Janin. Cette complexité d’approvisionnement en matières premières aurait également des conséquences sur le travail des parfumeurs qui, pour certains, éviteraient désormais au maximum les matières premières sous tension.
Chez Sillages Paris, ils ont essayé de maintenir les prix stables sur les six derniers mois, mais si les tarifs des gros formats sont restés pour l’instant inchangés, ceux des 15 ml sont finalement passés de 38 à 40 euros.
Du côté des Parfums de Marly, les prix ont également augmenté d’environ 5%. Cependant, pour son PDG Julien Sausset, cette hausse ne réduira pas l’appétit des clients pour les jus d’exception. La situation du Marché est une tendance globale et mondiale. Tous y passent afin de subir ce dictât inflationniste.
Le prix moyen d’un parfum dans le monde atteint presque 63 euros, près de 41 500 Francs CFA. Le coût des matières premières utilisées pour sa production ne justifie pas un tel montant. Ce sont les sommes consacrées au marketing et à la publicité qui, en plus des marges confortables, expliquent qu’il faille payer autant pour se parfumer.
About Author
